top of page

Entretiens

Après notre formation théorique sur les enquêtes qualitatives, nous avons interrogé plusieurs salariés à des postes de travail différents. Nous avons aussi rencontré des salariées-femmes.

Chacun nous a donné des réponses aux questions posées.

 

Entretien avec Oscar qui est le représentant de Corbana sur l’exploitation.

 

Pourquoi vous enregistrez les numéros des fruits ?

L'exploitation est de 400 hectares, chaque hectare a beaucoup de fruits qui se distinguent avec un fil de couleur différent. Les collègues qui pèsent les fruits et enregistrent leur quantité, sont ceux qui nous disent aussi le volume qui pourra être exporté. C'est pour avoir un contrôle et un bon maniement de l'inventaire des fruits. Ils vérifient aussi la qualité du régime de bananes.

 Trois personnes récupèrent le fruit. Une coupe la tige du régime de bananes et les autres l'amènent à l’autre poste de travail. Chaque "équipe" de trois, s'occupe de 25 « mains » de bananes et chacune d’entre-elle pèse 48 livres. Donc en moyenne chaque groupe ramène entre 300-350 « mains » par jour.

 

Une seule personne amène 25 mains de fruits ?

Oui, il les tire sur un cable mais il a des roulettes et de l'huile donc ça va.

 

Et à quoi servent les séparateurs de fruits ?

Ils protègent chaque main de bananes des autres. Car il faut exporter des fruits de qualités. Une couleur et une taille adéquate sont requises pour pouvoir les vendre sur les marchés internationaux.

 

En % combien vous rejetez ?

4,5%

 

Et qu'est-ce que vous en faites ?

On le vend sur le marché national pour ce qui est du fruit et pour ce qui n'est pas le fruit, on le recycle en en faisait une sorte d'engrais.

Depuis 2003, on réutilise tout. C'est des bananes comestibles, elles ne suivent juste pas les normes réglementaires.

 

Et combien cela coûte ?

Ce n'est pas très cher car on vend tout, on donne même le plastique bleu qui entoure le régime pour éviter les parasites et les planches à une entreprise pour qu'ils les recyclent.

 

La production est en continu ?

Oui, toute l'année. Il y a des moments où elle est plus forte et d'autres non, cela dépend en partie du climat. Il y a des bananiers qui ont des fruits toute l’année et d'autres non. Avant de produire, on sait déjà pour qui est la production. 88% sont produits pour Walmart à Houston et à Miami. Le reste va en Italie et quelques pays d'Europe. Mais le principal client c'est Walmart Floride.

 

Pourquoi ne pas faire un petit marché pour les gens de la zone avec les restes et les vendre moins cher ?

Parce que je crois que les personnes de la zone ne mangent pas de bananes. Dans notre culture, on ne mange pas de bananes, on dirait un mensonge. En Colombie oui, mais au Costa Rica ce n’est pas le cas.

 

Dans le cas de Walmart, vous savez quelle est la durée du contrat ?

Un an, c'est annuel.

Dans le cas d'autres plantations, si je suis une transnationale, six mois avant je dois dire combien je vais payer les bananes. Il faut savoir avant combien il va falloir produire, si on n’arrive pas pour un climat trop sec, trop de pluie ou d'autres facteurs, c'est un gros problème. À Corbana on améliore les techniques de cultures pour éviter ces problèmes. Il a tellement plu en juin et juillet de 2014-2015 qu'on a perdu 400 boites par hectare, 3-4 kilos.

 

Et s’il y a une surproduction ?

Il faut chercher plusieurs débouchés. On a participé à plusieurs marchés aux USA ou en Europe comme à Berlin, du coup on a pu épuiser nos stocks.

 

Entretien avec José qui est le chef comptable.

 

Quel est votre métier ?

Je suis derrière la machine qui dit d'où viennent les fruits, quel lot, quel poids, quelles couleurs de fil (pour la qualité des fruits) et combien sont prêts à être vendus. À la fin de la journée on compte et on fait l'inventaire.

 

Vous êtes à ce poste car vous avez plus de diplômes ou car vous êtes ici depuis plus longtemps ?

Les deux, je travaille ici depuis 10 ans et j'ai seulement le Bachillerato.

 

Entretien avec Manuel qui est au contrôle qualité de la production.

 

Les personnes qui travaillent ici, d'où viennent elles ?

Nous sommes une plantation qui emploie les gens du coin sauf exception.

 

Quel âge ont-ils ?

Entre 18 et 30 ans pour les récoltes car c'est dur comme travail, 30-40 ans pour les parcelles et les plantations c'est plus varié, il y a 240 personnes dont 20 femmes et elles sont dans la plantation ou sur la plateforme de nettoyage/emballage.

 

Entretien avec María qui est salariée sur la plateforme.

 

Ce qu'on gagne ici suffit pour vivre ?

On est quatre chez moi et on vit bien.

 

Vous avez des garanties sociales ?

Oui, toutes.

 

Des quatre membres de votre famille combien travaillent ?

Ma fille et moi mais elle est partie, maintenant on est trois car elle est partie avec son petit ami il y a cinq mois.

Vous avez un leader ?
Non, chacun sait ce qu'il doit faire, tout le monde est égaux.


Vous avez de bonnes relations familiales ?

Oui.


Vous pensez que cela vous aide avec vos autres relations ?
Oui, plus que tout au travail.


Vous travaillez ici par tradition familiale ?
Non, juste pour ne pas mourir de faim.


Et pourquoi vous avez choisi de travailler ici et pas ailleurs ?
Parce qu’on gagne un peu mieux qu’ailleurs où ils ont besoin de diplômes.


Vos parents travaillent dans ce domaine ?
Ma mère, elle a toujours travaillé dans une bananeraie.


Avec votre salaire vous subvenez au besoin de votre famille ?
Oui.


Vous avez combien de personnes dans votre famille ?
Trois.


Vous avez pensé à chercher un autre travail, autre part ?
Si il n'y a pas de travaille, il faut en trouver autre part pour la famille.


Vous avez toujours travaillé ici ?
Oui.


Depuis combien de temps vous travaillez ici ?
Sept ans.


De votre point de vue pourquoi il y a une aussi forte inégalité de genre ?
Car il y a des tâches trop dures pour une femme.

Production réalisée par les élèves de 1ère ES et L

Lycée Franco-Costaricien

Concepteurs site/vidéo

Cécile Martens

David Gamboa

Raphaël Péméja

Les autres élèves de la classe se sont occupés des enquêtes quantitatives/qualitatives, des photos et prises vidéos.

 

Merci à nos professeurs encadrants :

Nicole Sibelet (sociologue CIRAD-Montpellier)

Florence Mérienne (professeure d'histoire-géographie au Lycée Franco-Costaricien)

Claude Llena (professeur de sciences économiques et sociales au Lycée Franco-Costaricien)

San José,

Costa Rica

2016

bottom of page